Un couple marié et leurs enfants emménagent dans une demeure chic de banlieue. Très rapidement, ils vont recevoir de curieuses lettres dactylographiées d'une personne se surnommant "the watcher".

Crédit Photo et vidéo : NETFLIX

Un famille presque banale et une histoire vraie

Après le carton de Dahmer, Netflix remet sur la table une autre histoire vraie avec "The watcher". Cette fois-ci, il n'est plus question de tueur en série, mais d'un corbeau particulièrement rusé et manipulateur... Et cet inconnu sans scrupule va mettre en péril le bien être d'un couple et de leurs enfants.

Une demeure de ce standing dans une banlieue à priori tranquille, n'importe quel couple américain en rêverait sûrement. Le couple en question incarne d'ailleurs fièrement cet idéal américain du "tout est possible". Il en est presque l'archétype, dans le fond et la forme, d'ailleurs.

Une famille soudée et qui cravache durement pour se payer la maison de ses rêves. Voilà pour le décorum. Une vraie image d'épinal, à peine égratignée, au départ, par quelques inquiétudes sur le voisinage. C'est peut être aussi parce que cette famille a toutes les cartes du bonheur en main que la poursuite de la série s'impose à nous...

                                                           La maison qui a inspiré "The Watcher", aujourd'hui prise d'assaut par les fans

Naomi Watts et Bobby Cannavale, un pouvoir séducteur ravageur qui sauve la série

On a pu le voir dernièrement dans "Blonde", Bobby Cannavale s'est vu adjoindre Naomi Watts comme partenaire de tournage...Et l'osmose est visible à l'écran. Ainsi, peu importe le développement de l'histoire, on a clairement envie de suivre coûte que coûte le destin de cette envoûtante famille modèle américaine. Ils auraient pu tout aussi bien danser des claquettes ou vendre des glaces, leur pouvoir d'attrait aurait été strictement le même.  

Sans leurs interprétations respectives, la série serait certainement reléguée aux oubliettes télévisuelles. Sans eux, les caractéristiques atypiques du voisinage auraient pu éventuellement éveiller une certaine curiosité, mais guère plus malheureusement.

Le scénario s'accorde certaines largesses avec l'histoire vraie... Mais peu importe, car cela donne libre cours à toutes les suppositions, même celles un peu folles du surnaturel !.

De toute manière, l'histoire strico sensu n'aurait pas pu alimenter seule le feu du suspens...Et c'est là où l'imagination fertile du scénariste est intervenue adroitement, pour compenser la maigreur des faits avérés. La série bonifie vraiment avec ces éléments ajoutés au récit, nous laissant errer entre thriller, film d'horreur et d'épouvante.

Un final d'une banalité déconcertante

J'attendais donc patiemment, et comme beaucoup de monde manifestement, un point final épique à cette histoire... Pour la finalité, je voyais bien venir un parfum de folie (du genre "Fargo") ou quelque chose de ce genre dont j'aurais pu me souvenir à jamais. 

Au pire des cas, je me serais bien contenté d'une leçon de morale quelconque....Mais c'était sans doute trop en demander car j'avais fondé trop d'espoirs. Or, lorsque le scénariste/réalisateur dévie du récit originel pour apporter plus de consistance au scénario, n'est-on pas en droit d'attendre la même chose de l'apothéose ? 

Il faut croire que concocter un final digne de ce nom s'est avéré trop délicat. Il faut croire aussi que certaines boîtes de pandore (qui ont pourtant été ouvertes sans prendre de gants) doivent toujours être refermées de la même manière. Et dans le cas de "the Watcher", ce final en panne est carrément frustrant pour le spectateur.

Cette faute de goût, assez grossière, est souvent utilisée comme stratagème pour préparer une saison 2. Hélas, l'on me murmure à l'oreillette que le réalisateur (Ryan Murphy) n'est pas un fanatique du deuxième tour de piste. (voir ici).

MA NOTE GENERALE 6,5/10