• Le fondateur (film, 2016)

                                                               Crédit photo et vidéo : FilmNation Entertainment, The Combine

     

    UN EMPIRE BATI AVEC DES HAMBURGERS

     

     

    Tout le monde aujourd’hui connaît l’enseigne MacDonald’s. Ce que l’on connaît moins, en revanche, c’est l’histoire de son fondateur, Ray Kroc.

     

    Qui aurait cru qu’un quinquagénaire vendant des machines à milk-shake en porte à porte aurait pu bâtir cet empire dans les années 50 ?

     

    «Le fondateur», c’est avant tout une histoire entrepreneuriale épatante, avec quelques écarts dans la ligne habituelle du rêve américain. Le scénario du film m’a quelque peu rappelé «the social network», en particulier parce qu’il met l’accent sur les désaccords entre associés qui amènent parfois à un point de rupture définitif.

     

     

    Un scénario trop conciliant

     

     

    Le point de vue du film est conciliant, peut être trop, avec l’enseigne et l’histoire de son fondateur.

     

    En effet, qu’importe si la malbouffe sévit encore aux Etats-Unis avec un adulte sur trois en surpoids (voir ici), le scénario tient absolument à nous vendre les hamburgers comme le meilleur repas du monde (sic) jusqu’à la fin.

     

    Dans la même veine, aucune allusion n’est faite sur les conditions de travail des salariés, lesquels s’épanchent aujourd’hui volontiers sur la toile (voir ici les avis). Même mutisme sur les pratiques d’optimisation fiscale du groupe, plusieurs fois épinglées par la presse. (voir ici un exemple). Quelques pointes caustiques auraient pourtant été bienvenues, histoire de pimenter l’ensemble et de prouver sa libre expression scénaristique.

     

    Toujours dans ce manque de nuances, certaines pratiques entre associés (comme le fait de ne pas respecter complètement les contrats ou de vouloir «mettre dehors» des associés) sont presque célébrées sur l’autel de la sacro-sainte rentabilité/du business.

     

    Le souci majeur de cette production, c’est que l’on finit par se demander carrément si ce film n’a pas été directement sponsorisé par Mc Donald’s, tant le degré de mansuétude y est important.

     

     

    Michael Keaton

     

     

     

    On ne voit que cet acteur et l’on entend que lui tout au long du film, avec son optimisme à toute épreuve et son sourire de golden boy. Il aime distiller quelques phrases assassines sur le business (le business, c’est l’enfer des agneaux !) avec un naturel déconcertant et il déborde d’énergie…

     

    Michael Keaton est l’attraction majeure de ce film où il explose littéralement les clichés du quinquagénaire usé par la vie.

     

    CONCLUSION

     

     

    Une production « gentillette », sans mordant particulier que la présence de Michael Keaton. Les investisseurs/entrepreneurs trouveront une source d’inspiration non négligeable dans cette histoire qui comporte des maximes de vie relativement instructives.

     

     

    5,5/10

     

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  •  Tristesse Club (film, 2014)

     Crédit Photo et vidéo : Kazak Productions, 2L Productions, Rhône Alpes Cinéma, Canal +, Ciné +

     

     Résumé : Léo et Bruno sont deux frères qui se voient contraints de retourner dans leur ville natale pour assister aux funérailles de leur père. A cet endroit, ils font la rencontre d'une femme qui prétend être leur demi-soeur...

     

    Tristesse Club est l'une des toutes premières oeuvres du scénariste et réalisateur Vincent Mariette, dont vous pouvez consulter la courte filmographie ici.

    Pour ce premier film, Vincent Mariette a choisi de nous entraîner dans les secrets d'une famille complètement désunie et en proie au doute au sujet de la disparition de la figure paternelle.

    L'acteur Laurent Laffite-dont les talents de comédien ne sont plus à prouver-interprète une ancien gloire du tennis devenu bourrue, asociale et en pleine dérive sentimentale et financière. 

    Ses deux acolytes (l'actrice Ludivine Sagnier et Vincent Macaigne) lui donnent le change pour l'essentiel des répliques, souvent débordantes de franchise.

    Le caractère naturel des personnages et le scénario limpide permettent de rendre certaines situations vraiment croustillantes à l'écran, notamment grâce à la présence de Vincent Macaigne, impayable dans son rôle de type emprunté et mal à l'aise avec les femmes.

    Il y'a aussi un petit aspect bucolique assez délectable visuellement dans cette escapade improvisée.

    Le titre du film peut malheureusement en rebuter plus d'un ou inciter à la prudence, mais il ne faut pas s'y fier : Tristesse Club, bien que bénéficiant manifestement de moyens limités, est un met cinématographique relativement savoureux qui nous fera souvent sourire et réfléchir sur le sens du mot famille.

     

    MA NOTE GENERALE : 6/10

      

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  • Vol 93 (film, 2005)

    Crédit photo et vidéo : StudioCanal, Universal Pictures

     

    Résumé : reconstitution en temps réel des 90 minutes des attentats du 11 septembre 2001, et en particulier du vol 93, le seul à ne pas avoir atteint sa cible en raison de la révolte de ses passagers. 

     

    On peut parler ici d'un film hommage, puisqu'il a été entièrement réalisé avec l'accord et la collaboration des familles des victimes du vol 93. Par ailleurs, il faut souligner qu'une partie de la recette du film a été versée à un mémorial dédié au vol du même nom, en Pennsylvanie.  

    La reconstitution apparaît comme assez minutieuse, l'on sent qu'un travail de fond a été mené en amont pour qu'aucun des éléments rapportés dans cette production ne soit inventé ou romancé. 

    C'est justement le gros travers de ce film, qui procure parfois la sensation d'assister à un documentaire, une impression confortée par le casting plutôt maigrelet (pas de star majeure d'envergure internationale mais quelques acteurs prometteurs).

    Aucune scène d'action ne se profile avant une heure, ce qui peut sembler un peu long, d'autant que l'on assiste pendant cette fameuse heure à un condensé des événements qui se sont déroulés dans les tours de contrôle et les salles de commandement de l'armée de l'air.

    Fort heureusement, le réalisateur Paul Greengrass (à qui l'on doit notamment Jason Bourne et la vengeance dans la peau) parvient à faire monter graduellement le stress chez le téléspectateur lambda, qui se trouvera parfois perdu ou décontenancé par l'usage du jargon aérien ou militaire.  

    Pour la petite histoire, les acteurs jouant les terroristes ont été complètement séparés du reste du groupe en dehors du tournage, ce qui a permis (avec un certain succès) de reproduire à l'écran le degré de frayeur et d'hostilité qui devait régner entre les pirates de l'air et les passagers. 

    Tout le monde ou presque connait le final. Vol 93 n'apporte aucun éclairage nouveau à cette histoire tragique, mais le jeu parfait des acteurs et l'atmosphère recréée par le réalisateur constituent à eux seuls un bel hommage au courage des ces passagers. Dur et poignant.

     

    MA NOTE GENERALE : 6/10

      

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  •  

    Ghostland (2018)

    Crédit photo et Vidéo : 5656 Film

     

    Résumé : Pauline et ses deux filles partent à la découverte d'une maison isolée dont ils viennent d'hériter d'une tante. Dès la première nuit, des inconnus pénètrent dans cette habitation et Pauline devra lutter pour sauver ses deux filles.   

     

    C'est l'histoire d'une femme (incarnée par Mylène Farmer, plutôt bluffante !)  et de ses deux filles adolescentes qui se dirigent en voiture vers une vieille demeure isolée dont ils viennent d'hériter. Chemin faisant, ils croisent un camion au comportement étrange où l'on ne devine que deux silhouettes relativement inquiétantes...

    Lorsque la visite de la vieille demeure s'opère enfin, c'est l'heure des premières frayeurs...Car l'aspect lugubre de cette bâtisse rappelle inévitablement les beaux jours d'un grand classique (Amityville). Les premières secousses émotionnelles seront légères : "des mises en bouche" destinées à nous mettre en appétit avant le grand cauchemar qui s'annonce.

    Puis l'enfer se déclenche soudainement. Dans Ghostland, les cadrages suggèrent d'abord la monstruosité, la difformité des êtres de chair et de sang, bien réels, qui s'en prennent aux occupants de cette maison.

    La violence inouïe se marie avec l'horreur sans transition vraiment marquée. Les agresseurs, eux, sont sans doute les héritiers de massacre à la tronçonneuse, dont ils partagent allègrement le physique (sic), le mode de communication et le niveau de quotient intellectuel (...).

    La suite est beaucoup plus subtile. Une boucle narrative vient couper net cet élan de folie furieuse. Elle s'installe même tellement longtemps que l'on en vient à se poser la question de son intérêt...

    Cette parenthèse installe une douce routine et n'avait, à mon avis, pas grand chose à faire dans ce film car elle casse complètement le rythme endiablé qui s'était installé jusqu'alors.  

    Voilà pour le scénario, qui reprend énormément de vigueur sur les 45 minutes restantes. Beaucoup de cris, d'émotions diffuses, de terreur dans des cadres qui inspirent le malaise ou l'effroi, à grand renfort de jouets et de peluches repoussantes sélectionnées pour leur laideur.

    Outre un scénario somme toute assez plaisant mais légèrement perfectible de mon point de vue, Ghostland réussit à créer une atmosphère particulièrement glauque grâce à son décorum, ses costumes et ses maquillages divins.

    Bien que ce voyage aux confins de l'horreur et de l'innommable touche au but (nous faire peur), il ne laisse guère le talent des acteurs s'exprimer pleinement, les enfermant dans un cadre trop exigu (limité aux expressions faciales, aux onomatopées, aux comportements).

    A déconseiller aux esprits sensibles.

     

    MA NOTE GENERALE : 7/10

     

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  • Monster (film, 2003)

    Crédit photo et vidéo : Patty Jenkins

    Résumé : Le film s'inspire d'une partie du parcours criminel de la tueuse en série Aileen Wuornos, auteur d'au moins sept meurtres entre 1989 et 1990.

     

    Les films sur les parcours des sérials killers ont beau être très nombreux, très peu parlent des trajectoires criminelles des femmes tueuses en série.

    En voici un qui me tentait depuis longtemps, tant j'avais entendu parler de l'interprétation à contre courant de Charlize Theron...

    Complètement méconnaissable physiquement (bouffie, habillée sommairement et probablement affublée d'un dentier), Charlize Theron s'est parfaitement bien imprégnée des mimiques masculines de Aileen, cette jeune femme paumée qu'elle interprète, au point de parvenir sans difficulté à susciter souvent de la peur ou du dégoût.

    L'amour de sa vie (Selby) est incarnée par l'actrice Christina Ricci, plutôt à son aise quand il s'agit d'inspirer de la peine dans l'habit d'une jeune femme émotive et influençable.

    Aileen sera prête à tous les écarts pour lui assurer le train de vie dont elle rêve, quitte à la faire dériver un peu plus vers la marginalité.  

    L'intérêt principal du film est d'essayer de nous faire comprendre comment Aileen en est arrivée à tuer des hommes pour les dépouiller de leur argent. Si le spectateur lambda comprendra rapidement cet aspect de l'histoire et appréciera les prestations des deux actrices et en particulier celle de Charlize Theron, il restera néanmoins sur un sentiment d'inachevé dans beaucoup de domaines : manque de personnages secondaires, de points de vue strictement policiers ou journalistiques, d'approches psychologiques enlevées ou approfondies. 

    Le scénario a un côté "survol" trop synthétique, tout comme les dialogues, d'une sécheresse absolue. Au fond, Monster manque de beaucoup trop de piment pour rentrer dans les strates des oeuvres cinématographiques impérissables sur les criminels en série.

     

    MA NOTE GENERALE : 6/10

     

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